Par le Diacre Bertrand TANKEU
Introduction :
L’étude d’une prophétie impose un exercice plutôt difficile, voire délicat, qui consiste à se glisser dans la peau des acteurs de la scène qui entoure ladite prophétie. Se glisser dans la peau de personnes qui ignorent tout de ce qui leur arrive, tout en étant soi-même diminué par l’ignorance des valeurs et des à priori liés au contexte socio-spirituel d’une époque ; voilà une activité périlleuse, une équation à plusieurs inconnus. Quoi de plus normal donc, de s’incliner devant la lumière du Saint-Esprit qui nous donne de découvrir tel lors d’un voyage dans l’inconnu, les merveilles que seul DIEU peut concocter pour le bonheur des ses enfants. Derrière des événements apparemment anodins, se cache un plan bien ficelé, riches en indices sur la nature de celui qui vient, Jésus.
(Avant de constituer les groupes)
- Lecture biblique : Luc 1 : 57-80
Q1 : Après la lecture du passage entier, combien de personnages identifiez-vous ?
Le passage décrit clairement l’action de 4 personnages : Elisabeth, les voisins et les gens de la famille d’Elisabeth, Zacharie, le Saint-Esprit.
(En groupes)
- Lecture biblique : Luc 1 : 57-61
Q2 : (Question de rappel) Pourquoi le père de l’enfant, Zacharie, ne donne-t-il pas le nom de l’enfant ?
Selon Luc 1 : 8-20, Zacharie a été frappé de mutisme (il est devenu muet) pour n’avoir pas cru au message transmis par l’ange Gabriel. Il en sera ainsi jusqu’à l’accomplissement des événements annoncés par l’ange, comme nous le verrons plus tard. C’est aussi la raison pour laquelle Elisabeth a dû donner le nom de l’enfant. Mais…
Q3 : Comment a-t-elle fait pour connaître le nom de l’enfant ?
Nous ne pouvons que faire des suppositions. En effet, la Bible nous indique que Zacharie était muet à sa sortie du temple. Et sans vouloir insister auprès de lui, les personnes qui l’entouraient à sa sortie ont compris que non seulement il était muet, mais que cela était dû à ce qu’il a vécu dans le lieu saint. La Bible reste donc silencieuse mais nous laisse des indices que vous devez trouver.
Alors, dans un contexte pareil, en tenant compte des faits qui se sont déroulés lors de la visite de Marie à Elisabeth, et en vous mettant à la place d’Elisabeth,
Q4 : Comment aurez-vous fait pour obtenir le nom de l’enfant ?
R : (par supposition, ou hypothèse)
1- Coïncidence : Ce serait une des meilleures coïncidences du monde pour une mère de penser au même nom que son mari muet pour leur fils, plus encore, un nom étranger et ce, sans concertation. Vous y croyez ?
2- « Zacharie l’a dit » : Dans la mesure où c’est l’homme qui donne le nom dans la culture juive, Elisabeth aurait donc dû déclarer que c’est le nom que Zacharie souhaite donner à l’enfant, au lieu de juste « donner le nom ». D’autant plus que la famille serait bien étonnée de connaître l’origine de ce nom.
3- Révélation : Pourquoi pas ? Nous constatons qu’un messager est à l’œuvre depuis le début des faits relatés. Ici, non seulement l’auteur tend à relever un fait, mais à attirer notre compréhension sur la nature des événements. C’est le même ange qui après avoir annoncé à Marie, qu’elle sera enceinte, annonce la grossesse d’Elisabeth à Marie, après l’avoir annoncé à Zacharie. Autre fait non négligeable : un acteur des événements de ce jour intervient lors de la visite de Marie à Elisabeth (Luc 1 : 41-42), l’Esprit Saint. Pouvons-nous donc conclure que l’Esprit Saint, dans une mouvance de révélation, a révélé le nom de l’enfant à la mère ?
- Lecture biblique : Luc 1 : 62-66
Mettez-vous dans la peau des voisins. Imaginez-vous chez un voisin ou une cousine.
Q.5 : Pourquoi les voisins sont-ils « tous très étonnés » ? (verset 63) En d’autres termes pourquoi seriez-vous étonnés ?
R : L’étonnement peut être lié au nom de l’enfant, Jean, étant donné que personne dans la famille ne porte ce nom. Mais il peut également s’agir du fait que le père donne le même nom que la mère de l’enfant. Or, tous savent que depuis qu’il est sorti du Lieu saint, Zacharie ne parle plus. Mais comment donc a-t-il pu avoir la même idée que sa femme ? Peut-être est-ce la cause de leur étonnement ? Qu’en dîtes-vous ? Selon vous qu’est ce qui justifie le plus l’étonnement des personnes dans notre contexte ?
Q.6 : (Restons dans la peau des voisins) Soudain, votre voisin se remet à parler après avoir écrit le nom de l’enfant. Que concluez-vous par rapport aux points suivants :
– le nom de l’enfant
– la cause du mutisme de Zacharie
R : Le fait que Zacharie recouvre la parole exactement au moment où il donne le nom de l’enfant est la preuve du lien entre ce nom et le fait qu’il était muet. Par ailleurs, puisqu’il est muet depuis son service dans le Temple, alors ce qui s’est passé dans le Temple était la cause du mutisme de Zacharie.
Les événements jusqu’ici s’enchaînent de façon particulière. En tant que voisin ou proche de la famille, vous l’aurez constaté. Vous vous rendez chez votre sœur qui vient d’accoucher, sachant que son mari est muet depuis qu’il est rentré du travail. Votre sœur vous donne le nom de l’enfant et vous êtes étonnés que ce nom ne soit pas celui du père de l’enfant. Curieux, vous demandez au père, qui écrit le même nom que votre sœur. Soudain, le père se remet à parler et chante la bonté de DIEU. Est-ce que c’est simple ?
C’est à ce niveau que rentre un acteur particulier.
- Lecture biblique : Luc 1 : 67
Q.7 : Dans quel état est Zacharie ? En quoi celui-ci est différent de son état précédant cette scène ?
R : Le texte nous dit que Zacharie est rempli du Saint-Esprit. Et dans cet état, il se met à prophétiser, ce qu’il ne faisait pas. L’Esprit Saint donc joue un rôle distinct, vu l’influence qu’il opère dans le comportement des personnes. Zacharie, il faut le préciser, est sacrificateur. Mais ici, sous l’impulsion du Saint-Esprit, il prophétise.
- Lecture biblique Luc 1 : 68-75
Q.8 : Selon vous, de qui parle Zacharie ?
R : Il est clair qu’il s’agit du Messie, de Jésus-Christ.
Mais …
Q.9 : Dans la peau des voisins, saurez-vous de qui parle Zacharie ? Pourquoi/comment ?
R : Pour une personne ayant vécu les événements depuis le départ, et conscient du contexte dans lequel ils interviennent, à défaut de bien distinguer de qui Zacharie parle, elle comprendra qu’il s’agit d’une personne spécialement particulière, pour justifier que sa venue soit annoncée par le Saint-Esprit.
Elisabeth a salué la mère de son sauveur. Elle connaissait donc que la venue de ce sauveur est proche. Zacharie ne pouvait ignorer ce qu’il dit ; par conséquent, sous l’emprise du Saint-Esprit, il apprend la venue très prochaine du Messie. Mais qu’en est-il des voisins ? Afin de ne pas les laisser à l’écart, des signes accompagnent les événements qu’ils vivent, leur permettant ainsi d’avoir une idée claire sur les choses à venir.
Q.10 : Dans Luc 1 : 76-79, de qui parle Zacharie ?
R : « Et toi mon enfant » (version Parole de vie). Zacharie s’adresse à son fils, à Jean. Il le décrit exactement et précisément comme le prophète du Très-Haut, celui qui préparera la venue du Seigneur.
Q.11 : A présent, si vous étiez voisin et/ou proche de la famille, aurez-vous compris de qui Zacharie parlait au début de la prophétie ?
R : Sachant que Zacharie vient de désigner son fils comme celui qui devait annoncer le Seigneur, on peut déduire clairement que c’est du Seigneur en question que Zacharie parlait au départ, d’autant plus qu’il l’a décrit comme le puissant sauveur venue de la maison de David.
Conclusion :
Très souvent, les textes de prophétie semblent évidents pour nous, dans la mesure où nous sommes conscients de plusieurs éléments qui permettent de corroborer nos conclusions. Mais qu’en-est-il des acteurs de l’époque où ces prophéties ont été données ? Nous vous avons proposé de parcourir cette prophétie du point de vue des acteurs de l’époque, qui n’avaient pas les connaissances que nous avons de Jésus à ce jour. Sans les résultats d’analyses faites par les théologiens les plus savants, ou les hommes de DIEU les plus dévoués à scruter la Parole de DIEU à la recherche du moindre indice. Sans l’internet et les avis qui y pullulent, comment ferions-nous pour déchiffrer l’incompréhensible ? Tel a été notre démarche. Nous avons compris que les indices sont disponibles à ceux qui vivent les scènes pour leur permettre de se faire une idée claire de personnes concernées par les événements. La venue de Christ n’a pas échappé au schéma de la manifestation de l’Esprit Saint. Il ne s’agissait pas d’une simple naissance. Les hommes et femmes qui se mettent à prophétiser à des moments précis, les idées qui se corroborent malgré la faible probabilité, tout cela démontre bien qu’il y a une force au contrôle pour assurer la survenue des faits vécus. DIEU n’a pas mis tout cela à l’œuvre pour que nous voyions Christ de la même manière tous les jours. Il doit bien susciter en nous une considération particulière chaque fois que nous faisons allusion à Lui, un peu comme un être extraordinaire dont nous avons le privilège de vivre la naissance.
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