La parabole des talents de Matthieu 25: 14-30, est celle qui explique mieux la notion de rentabilité dans les évangiles. Le premier serviteur a reçu 5 talents et a ramené 10. Le deuxième a reçu 3 et a ramené 6. Le troisième a reçu 1 et a ramené 1. Jésus appelle les deux premiers bons et fidèles serviteurs et le troisième, méchant, paresseux.
Une analyse des finances de l’EEC en général et de la paroisse de Messa-Mokolo en particulier montre que les ressources financières dépendent ici essentiellement des offrandes et des collectes des fidèles. Ce qui est délicat est qu’en ces temps de crise économique, cette dépendance des fidèles est en baisse constante à Messa-Mokolo et la paroisse devrait penser sérieusement à développer son autonomie financière en réalisant des œuvres sociales rentables. Ce qui soutiendra aussi le financement de ses grands projets comme celui de son nouveau Grand Temple.
L’article 84 de la Constitution de l’EEC stipule que : les ŒUVRES peuvent être créés à différents échelons de l’église par les organes mis en place par la constitution (Paroisse, Région Synodale, Bureau National).
La paroisse de Messa-Mokolo dans ce sens a acquis depuis longtemps sous (le Pasteur Kamdem de regretté mémoire) un terrain de 5000 m2 pour des projets rentables au quartier très populeux de Mbankolo au cœur de l’arrondissement de Yaoundé II.
Un Complexe Scolaire Evangélique Bilingue et un grand Centre d’Accueil et de formation polyvalente comme le CPF de Mbouo Bandjoun, avec une grande salle de fêtes seraient très bénéfiques sur ce site.
Pour un départ, nous proposons d’y lancer d’abord le Complexe Scolaire. Dans un contexte de forte crise des valeurs éthiques et morales accentuée par la corruption des mœurs, dans les grandes villes, les établissements confessionnels sont de plus en plus sollicités et ont une triple rentabilité sur les plans social, éthique et économique. A cela des raisons conjoncturelles s’ajoutent. De nombreux parents même non chrétiens aimeraient que leurs enfants soit formés dans un établissement missionnaire où l’éthique et les valeurs morales chrétiennes ont une grande importance.
Par ailleurs Messa-Mokolo est au cœur de l’un des plus grands marchés de l’Afrique centrale. La construction des boutiques à louer sur les façades orientées vers le marché le long de ses limites derrière le Temple et les Presbytères serrait aussi bien rentable.
Un parking sécurisé payant dans la grande cour actuelle en semaine pourrait aussi être une bonne source de revenus pour la paroisse.
L’achat d’autres terrains à Yaoundé et la prise des actions dans d’autres projets rentables à l’exemple de CAMI TOYOTA pour l’EEC sont des pistes aussi importantes…
La Commission paroissiale des œuvres, du développement, de la prospective et des projets devrait donc se mettre résolument au travail pour l’étude de faisabilité de ces projets rentables, la recherche des financements et veiller à la bonne marche de ces œuvres comme indiqué dans l’article 60 du Règlement Intérieur de l’EEC.
En somme, il n’y a pas de formule magique pour amener une Église ou une paroisse à vaincre l’insuffisance des moyens financiers nécessaires pour son développement. Mais une Église qui se réclame de Christ, Sauveur et libérateur, ne devrait plus se borner à conduire les fidèles vers un piétisme aveugle et une foi qui n’espère que du bonheur céleste. “Christ est venu pour que ses brebis aient la vie et qu’elles soient dans l’abondance” Jean 10:10. Cette abondance passe aussi et surtout par des projets rentables et solvables.
Rev. JONAS KEMOGNE, ECONOMISTE.
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